Frédéric Lordon nous propose un
système de limitation de la rentabilité vue de l'actionnaire. Voilà donc enfin un économiste qui formalise ce que j'avais imaginé de manière floue...
L'idée est de limiter autoritairement, ou plutôt fiscalement, le profit des actionnaires. Car, s'il est normal de rémunérer l'investissement et le risque portés par l'actionnaire, il est anormal que cette seule rémunération de l'actionnaire pilote la politique financière de l'entreprise. Le SLAM (acronyme anglais : shareholders limited authorized margin, qui signifie marge actionnariale limite autorisée) fait prélever par le fisc la part de profit supérieure à un taux rémunérant justement l'actionnaire. Ce taux tient compte du taux d'intérêt standard (monétaire à 3 mois) et du risque (là, c'est plus embrouillé). Ce taux limite est hautement politique, donc à mettre sous contrôle démocratique. Ainsi, la part de profit de l'actionnaire se réduira naturellement, au profit de l'investissement et du sacro-saint pouvoir d'achat des salariés.
Evidemment, l'objection qu'on peut en faire sur son caractère dangereux au niveau national ne trouve pas de réponse technique. La réponse ne peut venir que de l'engagement politique, sinon au moins citoyen.
Si j'en fais écho, c'est donc bien pour diffuser ce genre d'idées. Afin qu'elle imprègne nos démocraties communicantes. Et que ce point permette de lancer un Grenelle du profit ;).