--> Suite du débat par courriel...
Je me permet de répondre à la réaction de ma sœurette à mes élucubrations :
Nous sommes tout à fait d'accord pour dire qu'il est nécessaire de remettre à plat notre système fiscal à plat. Je n'ai pas dit le contraire dans lesdites élucubrations.
Simplement, j'ai mis en avant ce que j'ai appelé la sanctuarisation, parce qu'elle permet (semble permettre ?) la pérennité de la croissance du taux de la CCE. J'ai donc découplé les aspects partisans des aspects essentiels.
Maintenant sur le plan politique, je suis d'accord pour supprimer toutes les niches fiscales (toutes ? même pour les dons aux associations ?) et transférer une grande part de la TVA vers l'IR progressif (je ne retrouve plus où je l'ai lu, mais quelqu'un de visible médiatiquement propose, et j'en suis d'accord, de supprimer la notion de "non-imposable" pour que tous les citoyens aient l'impression (droit/devoir) de participer. Cela impose de réduire drastiquement les autres impôts, en passant.
D'accord encore pour dire que chaque impôt corrige ou incite un principe particulier. Cela implique de se mettre d'accord sur ces principes, ce qui ne sera pas une mince affaire (comment remplacer la niche fiscale sur les emplois à domiciles, l'investissement dans les DOM/TOM, etc.).
La taxe carbone n'a pas à rétablir la justice sociale, elle a à inciter un changement de mode de vie. Et de ce point de vue, le pauvre est l'égal du riche.
Ce que Copé disait ce matin lui est personnel, tout le monde a son idée. C'est pourquoi je préconise celle proposée initialement par N. Hulot : le chèque vert, le même à tous (chacun, en passant, c'est qui ? un citoyen, un foyer, une part fiscale ?).
De plus, il est important que le revenu de la CCE ne tombe pas dans le budget général (et pourtant d'habitude, croyez moi, je suis pour que tout tombe dans le même tiroir, pour éviter le syndrome "tsunami"). Tout simplement parce l'objectif final, c'est qu'elle ne rapporte plus rien, lorsque le mode de vie sera idéal (du seul point de vue des émission de GES). Eventuellement, mais cela porte à débat politique, et sort la CCE de son sanctuaire, on peut attribuer ce budget aux investissements et subvention d'aide à la transformation de notre mode de vie.
Pour ce qui est de la sobriété volontaire, j'aimerais que nos concitoyens se penchent un peu sur le mot consommation. Pour moi, et depuis longtemps, il est négatif. Si je consomme, je réduis. Et je n'aime pas réduire.
Si on cherche une définition plus savante, on trouve : Action de se servir des choses qui se détruisent par
l’usage.
Ou bien, dans mon petit Robert : consommer : amener une chose à destruction en utilisant sa substance, en faire un usage qui la rend ensuite inutilisable.
Elle est belle, la notion !
Complètement d'accord aussi (décidément), sur sa réaction sur le fait qu'il faille compenser la CCE payée par les ruraux, au motif qu'ils ont besoin d'une voiture. C'est prendre le problème à l'envers. Il faut (il le faut, nous n'avons malheureusement pas le choix) changer de façon de vivre, dont changer de façon d'occuper l'espace. Et effectivement, on peut se poser beaucoup de question sur l'avenir de la ruralité. Mais tout compenser viendrait à annuler une grande partie de l'incitation. C'est pour cela que j'évoquais le rôle d'aménagement du territoire de l'état. C'est un choix à discuter, il faut se donner un objectif à long terme de ce qu'on veut voir dans nos campagnes.
A propos du calcul faux : je doute que les chiffres du figaro soient vraiment faux (mais c'est possible). Je ne sais pas auprès de qui valider mon calcul à moi (je ne vois que saint JMJ pour m'éclairer !).
Je vais faire un billet sur ce sujet.
Tout juste encore sur le fait que le vrai problème, ce n'est pas le tarissement du pétrole (qui est un problème d'économie, entre autre d'adaptation de l'outil industriel), mais bien le changement climatique (qui est un problème de biodiversité (dans le règne animal, l'homme tient sa place, même pour échanger le statut de sa propre espèce contre le statut d'espèce en voie de disparition)).