L'autre hachis

Jacques nous a dit qu'il nous avait compris.

Donc, à la réponse qu'on a donné à une question européenne, il rétorque qu'il convient de jeter Raffarin pour mettre en place un nouveau gouvernement.

Euh, je suis peut-être un peu con, mais là, je ne vois pas le rapport. Ou alors... Ou alors, mais oui c'est ça !

Notre Jacques national a plus d'un tour dans son sac. Il vient de nommer le sieur de Villepin négociateur en chef du plan B, en bon diplomate.

Mouais.

J'en doute quand même. Aïe, aïe, aïe, il n'a rien compris notre Jacquot. C'est pas la première fois, mais là ça tourne au drame. Répondre par une cuisine interne incohérente (on nous dit que Villepin et Sarkozy vont se faire concurrence...) et complètement sans rapport avec le scrutin.

Au moins, il faut que les partisans de cette version du TCE se rappellent qu'ils ont jadis prôné le oui de combat, de progrès. Alors qu'ils se rabibochent avec les tenant d'un non de combat, de progrès. Le résultat est là, exploitons-le, au lieu de faire l'autruche. Le PS est assez désespérant ces temps-ci. Je ne vois objectivement pas ce qui retient Hollande de demander à faire évoluer le projet de TCE. A moins qu'il ne fasse de calculs que sur ses ambitions personnelles. Je me doute que la défaite est dure à avaler, mais elle l'oblige à rebondir. Il avait dit à propos des tenants du non que leur objectif était identique, que seul le moyen différait. Alors nous voilà avec un constat : les citoyens ne veulent pas de ce TCE. Soit, faisons-en un autre. C'est pas dur à comprendre, quand même. Ou alors je suis complètement à l'ouest.

Bon, maintenant, combien de temps va-t-il leur falloir pour enfin comprendre l'intérêt de l'Europe ?

Le chef d'un institut de sondage a lu dans ce scrutin un regain de démocratie dans C dans l'air. Eh bien je suis d'accord avec lui, les citoyens disent aux politiques : vous ne pouvez plus faire l'Europe sans nous. Demandez nous notre avis.

Ce que je traduis par : convoquez les élections d'une assemblée constituante.

Encore une fois, je ne vois pas ce que ça a de déshonorant que de recentrer le débat sur le projet européen.

On peut dire : c'était prévisible. Mais alors c'était prémédité, ce détournement du regard des politiques sur le projet européen ? Qu'ils ravalent un peu leur orgueil et soient un peu constructif. Sinon, ça relève du cynisme les plus abouti, qui ne va pas motiver grand monde en 2007, en passant. Entre nous, on nous refait le coup du "contre le TCE" = "contre la construction de l'Europe". C'est assez pathétique pour avoir envie de se battre.

Que ça prenne du temps est normal, mais que les éditorialistes (par exemple dans le monde) enterrent l'idée même de constitution est surréaliste, j'imagine même pour un partisan du TCE un peu investi dans le projet européen.

Que ceux qui défendaient le oui m'expliquent, je dois être réellement un peu con.